Entre quatre murs et en manque d’émotion ?
Désoriental te promet quatre manières de carrément entrer en transe. 👇
1. Latcho Drom, transes en transit
« Latcho drom », en romani “bon voyage”, est un film dont le point de départ est la quête identitaire de son réalisateur Tony Gatlif, métisse kabyle et gitan.
Le film est constitué de huit parties en danse et en musique, à la rencontre des communautés rom d’Inde, d’Egypte, de Turquie, de Roumanie, de Hongrie, de Slovaquie, de France et d’Espagne.
Huit pays, huit cultures et huit manières de communier, mais avec toujours en commun la ferveur, la solidarité et la précarité du voyage en toile de fond.
Confiné.e ou pas confiné.e, après ce film, tu te sentiras vi-vant.e !
➡️ Mise à jour : le film n’existe plus en VOD, il faut acheter le DVD
2. La Sahara Blues Plilist, transes trans-sahariennes
Une playlist tout aussi nomade et exaltée que les chants roms.
Près de deux heures de syncrétismes, entre empire songhaï, culture des zaouïas (confréries soufies) et des saints, nomadisme saharien, blues et gospel des descendants d’esclaves sahéliens, … Tombouctou pourrait être la capitale de cette playlist, qui compte des classiques du passé et des interprétations contemporaines métissées.
➡️ Avant de lancer la playlist, regarde-toi donc cette petite capsule ARTE de 5 minutes sur la solaire interprète gnawa marocaine Asma Hamzaoui pour te mettre dans l’ambiance !
➡️ La Sahara Transe Plilist est à écouter ici !
3. Wajd, transes soufies du monde entier
Après une introduction aux transes musicales sahariennes, voici une plongée dans la musique et la transe soufie à travers le monde.
De l’Inde au Sénégal en passant par la Turquie ou encore la Tunisie, un seul point commun : le “wajd”, que l’on peut traduire de l’arabe par « passion », « fulgurance émotionnelle » ou encore « extase mystique ».
➡️ Regarder Wajd, les mille et une voix soufies. La Musique de l’islam, du metteur en scène tunisien Mahmoud Ben Mahmoud.
4. Le Fou d’Elsa, transe surréaliste d’un amoureux transi
Extase toujours, mais amoureuse cette fois-ci : celle du Fou d’Elsa d’Aragon.
Un objet littéraire surréaliste, qui oscille sur la forme entre roman, théâtre, rhétorique et ghazel (poème d’amour persan) sur fond de Reconquista à Grenade. Extrait :
“Je parle ici la langue des oiseaux
que l’on voit en voyage
tracer dans l’air des files de ciseaux
pour tailler les nuages.”
Une référence que fait Aragon au Langage des oiseaux du poète mystique persan Attar, l’ancêtre du soufisme persan, dont le célèbre Rûmi aurait dit : “il fut l’âme du soufisme, je ne fais que suivre sa trace”.
Le texte emprunte d’autres références aux cultures et aux spiritualités orientales pour parler d’amour : le “fou” n’est autre que celui du conte Qaïs et Layla, et Elsa serait selon certaines hypothèses une référence à une divinité féminine de la cosmogonie arabe pré-islamique, al-Uzza.
➡️ Ecouter une adaptation audio du Fou d’Elsa d’Aragon sur France Culture (2h). Avec Daniel Mesguich parmi les comédiens et un fond sonore sublime de l’ensemble arabo-andalou Ibn Arabi.
En te souhaitant une bonne communion avec le grand tout !
photo de couverture : Canva