Si tu te balades sur le Canal Saint-Martin et que tu passes devant le café Pouya, tu n’iras probablement pas plus loin que la lecture de l’écriteau un peu daté :
Centre culturel franco-iranien
Mais si, téméraire, tu te risques à entrer malgré cette devanture qui ne paie pas de mine, tu seras transporté.e : assises au sol et petits canapés matelassés, lumière et fond sonore tamisés, tables chakki, calligraphie au mur, tapis persan au sol.
À l’étage, il y a le salon de thé / restaurant et la bibliothèque. Et au sous-sol, une grande salle qui accueille des activités culturelles, musique, danse, spectacles —enfin, en temps normal !…
Coté carte, il faut goûter le thé à la cardamome et au nabat, ces cristaux de sucre au safran assemblés en sucette sur un bâtonnet de bois. Le thé noir est bien “lourd”, il a infusé longtemps et révèle toute sa profondeur. Le nabat que l’on touille dans le thé fait l’effet d’un miel fleuri, et la cardamome rafraîchit l’ensemble : combo parfait ! Cerise sur le gâteau, ton verre vient accompagné de quelques dattes mazafati : petites et rondes, fondantes à souhait, avec des notes de caramel, à tom-ber !
Abbas, le patron-musicien, indique avec pudeur : “ça existe depuis trente ans”.
Comprendre : “j’ai mis tente ans de ma vie et toute mon âme pour que ce lieu existe et vous fasse cet effet.”
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Pouya, centre culturel franco-iranien
48bis quai de Jemmapes, Paris 10e
tous les jours de 11h à 23h
Crédit photo : Désoriental