Déconstruire des symboles de violence territoriale comme certain.es noms de rue et statues, c’est selon nous une résistance, comme on t’en parlait à la fin de ce portrait de Suzanne Roussi Césaire issu de notre série Panthéon décolonial.
Et après ? Après la destruction, qu’est ce qu’on construit (ensemble) ?
L’agence d’architecture, d’urbanisme et d’anthropologie New South cherche des réponses littéralement en bâtissant, et tient peut-être bien une piste révolutionnaire : selon les mots de bell hooks, mettre la marge au centre, la marge politique, sociale, raciale, économique.
Co-fondé par l’algéro-française Meriem Chabani et le britannique John Edom, l’agence envisage les espaces urbains français et belges dans leur dimension post-coloniale.
Elle questionne ce qui est en tension dans l’espace, élabore des propositions trait d’union entre passé et présent, ici et ailleurs, qui font émerger ce qui est déjà là, et donnent une voix aux paroles invisibilisées.
On pourrait presque parler d’agence d’intérêt général, qui en bâtissant, s’attèle aussi à la tâche ardue de panser les maux de nos territoires. Le cabinet contribue à réflexions sociales locales comme le bien vieillir, l’accès au soin ou la réhabilitation de quartiers à l’abandon.
Le tout dernier appel à projet que New South a remporté est le futur restaurant / centre de formation et d’insertion professionnel par et pour les femmes / studio de podcast Goutte de lait du traiteur solidaire Meet My Mama à Pantin. Dans un bâtiment art déco qui a longtemps été une crèche, avec une construction respectueuse de l’environnement et des synergies avec les associations du quartier sur la mise à disposition de certains espaces et l’animation du lieu.
Un vrai résumé de la méthode New South. À suivre en 2025 !
◆◆◆ New South ◆ architecture x urbanisme x anthropologie