Flèche Love, c’est une voix et une esthétique reconnaissables entre mille, c’est un vent chaud-froid, c’est la force et c’est la fragilité.
On l’a entendue en duo sur le dernier titre de Rachid Taha passé en radio, Wahdi, sur l’album Je suis africain (2019).
“Rachid Taha, c’est la porte d’entrée”, nous raconte-t-elle dans le métro, sur le chemin entre le hammam de la mosquée de Paris et Barbès. L’artiste lui a ouvert toutes les portes qu’il pouvait ouvrir et voyait en elle la même punk attitude, le même refus des assignations identitaires qu’il incarnait.
« Rachid Taha, c’est la porte d’entrée »
Le pionnier Rachid Taha ouvre toutes les portes, y compris celles du hammam de la mosquée de Paris !
Après de longues minutes à expliquer le projet pour obtenir un créneau de séance photo, nous finissons par dire que Flèche Love a chanté avec Rachid Taha. Et là, magie : “Ahhh, Rachid Taha ? C’est quelqu’un de bien !”
La porte s’est ouverte et nous avons pu accéder au hammam pour un moment hors du temps, dans l’ambiance mystique du lieu vide, cause crise sanitaire.
Un shooting photo dans un lieu centenaire et aussi hautement symbolique : la mosquée de Paris et son hammam avaient été offerts en 1926 aux musulmans résidant en France venus des colonies d’alors, qui avaient combattu lors de la Première Guerre Mondiale.
L’équipe créative :
DA : @flechelove, @kasbah_kosmic, @giuliamargot, @desoriental_ ; MUA : @mariedunemakeup ; Style : @kasbah_kosmic ; Photo : @giuliamargot
Bienvenue en immersion dans l’univers désoriental de Flèche Love.
L’artiste se raconte en mots, en images et en musique avec un entretien, une série de photographies au hammam de la mosquée de Paris et à Barbès et une playlist curatée par ses soins.
Bonne lecture et “Rachid, ouvre nous !”
ENTRETIEN
Désoriental : Comment te définis-tu d’un point de vue culturel ?
Flèche Love : C’est compliqué. On parle de qui là, d’Amina ou de Flèche Love ? (rires)
Eh bien je suis née en Suisse d’une mère algérienne, mais elle ne m’a pas beaucoup transmis sa culture. Ce que j’ai appris, c’est surtout les interdits religieux, qu’elle a appris de sa mère, qui n’était malheureusement pas instruite.
Donc j’ai eu cette culture algérienne, mais j’ai grandi en Suisse, en ville. En fait, j’avais la sensation de flotter : face à mes ami.e.s suisses je me sentais algérienne, et vice versa. Mais maintenant je me dis que je peux prendre le meilleur des deux mondes.
Je ne me sens pas appartenir, je contiens plutôt de l’Algérie et de la Suisse en moi.
Et je m’en rends compte avec l’Autre, car c’est l’Autre qui te renvoie que tu n’appartiens pas à sa culture.
Malgré tout le travail mis en lumière aujourd’hui sur les études post-coloniales, la compréhension des enfants mixtes issus de cette histoire reste encore compliquée.
« Je ne me sens pas appartenir, je contiens plutôt de l’Algérie et de la Suisse en moi. »
J’ai aussi longtemps voulu être validée par le monde de la musique mainstream, qui ne m’a jamais acceptée comme je suis. Tu te demandes toujours dans quel petit rayon de la FNAC on va te mettre, dans quelle case on a besoin de te ranger avant de l’écouter. Et il faut passer mille étapes de validation et de “conformité” avant le succès.
On a l’impression qu’il y a de la diversité dans l’industrie de la musique mais Aya Nakamura vient seulement d’être nominée aux Victoires de la Musique alors que ça fait un moment qu’elle fait des millions de vues. Elle est l’artiste française la plus streamée au monde. Et malgré la reconnaissance à l’internationale et par le public français, l’industrie a de la peine à l’honorer. Elle n’a pas gagné le prix, c’était malheureusement prévisible. Je suis contente pour Pomme qui a gagné et qui le mérite aussi, cependant ne nous leurrons pas, le traitement n’est pas le même lorsqu’il est question d’une femme racisée …
Au Canada et en Corée, je me suis sentie acceptée sans avoir besoin d’expliquer qui j’étais.
En France ou en Suisse, les gens qui font de la musique et à qui on offre de la visibilité sont majoritairement blancs, exception faite du hip-hop. Et d’ailleurs, il y a beaucoup d’artistes blancs qui font de la trap et qui percent mieux médiatiquement, probablement parce qu’ils sont plus “acceptables” en termes d’image, et ça, même s’ils ne vendent pas autant d’albums.
Au final, je préfère ne pas me définir parce que tout déjà nous définit et nous enferme. Quand tu es une femme, tu es déjà sur-définie par l’extérieur. T’es en HD ! J’en peux plus ! (rires)
Désoriental : Tu chantes en plusieurs langues dans une même chanson, pourquoi ?
Flèche Love : Bonne question ! J’adore les langues, chaque langue donne des résonnances de voix différentes. Ça ne touche pas les mêmes endroits pour moi.
Le français, c’est la langue de mon intellect, l’anglais, le cœur, l’espagnol m’enveloppe et m’émeut et l’arabe, c’est la mythologie et toute mon enfance.
Et parfois, il se trouve que je dois amener mon cœur et ma tête dans la même chanson !
Je ne l’ai pas sortie, mais j’ai déjà écrit une chanson en breton, Céline Sciamma m’avait proposé de faire une musique pour le Portrait de la jeune fille en feu. Je trouve cette langue très belle, chargée de magie.
« Le français, c’est la langue de mon intellect, l’anglais, le cœur, l’espagnol m’enveloppe et m’émeut et l’arabe, c’est la mythologie et toute mon enfance. »
Désoriental : Tu dis que les humains sont reliés, tu parles aussi de communion spirituelle dans certaines de tes chansons, de sororité aussi. Pour toi, comment sommes-nous relié.e.s ?
Flèche Love : J’ai lu ce truc qui m’avait marquée et touchée : l’être humain est fait de poussière d’étoiles. C’est factuel et c’est partagé par des scientifiques et ce de par le monde. Je trouve ça magnifique : nous sommes relié.e.s aux planètes.
Notre façon de vivre individualiste n’a aucun sens. On cherche toutes et tous la même chose, être accepté.e.s, aimé.e.s, accueilli.e.s. Et les blessures sont toujours les mêmes.
L’art c’est aussi un truc de réparation. Don Miguel Ruiz (l’auteur des Quatre accords toltèques, ndlr) disait que si un extraterrestre venait sur Terre, il verrait des blessures. Et quand on se frotte à deux, on soigne les blessures.
Dans l’hindouisme, le divin est caché dans l’humain … pour qu’il ne le trouve jamais ! (rires)
Le croissant de l’islam symbolise la recherche d’unité, le but c’est que ses deux extrémités se touchent. On entend beaucoup le mot de djihad, mais le djihad, c’est la lutte contre soi-même. L’unicité c’est ma quête mais je n’y arrive pas tout le temps.
J’ai été nominée aux Swiss Music Awards et j’ai décidé à chaque interview en lien avec la nomination de mettre en avant la question de la non-existence du statut des artistes en Suisse, le paradoxe d’une cérémonie qui met en avant des artistes qui pour la plupart ne peuvent pas vivre de la musique. J’espère vraiment faire bouger un peu les choses, participer à un changement plus global.
Les deux autres artistes nominés, je me sens avec eux et pas contre eux. C’est bizarre que l’on continue à faire des compétitions. Je ne me trouve pas plus méritante que les deux autres, je ne connais pas leurs chemins de vie. L’un d’eux est un artiste noir, et il n’y en a pas beaucoup de nominé.e.s à part lui, on voit bien le problème de diversité. C’est un mec super talentueux qui mérite de gagner. Et la deuxième une femme artisan, elle le mérite aussi ! Et d’autres méritent aussi. Il faut casser cette narration de division qui nous fait du mal.
Eckhart Tolle a écrit dans son livre Nouvelle Terre que les gens qui se retrouvent dans des milieux où l’une des conséquences est la célébrité, ont emprunté ce chemin afin d’apprendre quelque chose sur leur ego, c’est karmique.
Billie Eilish, dans une interview pour Vanity Fair, a partagé que tous les gens célèbres qu’elle a rencontrés dans ce milieu sont des déglingos, et qu’elle en était une aussi. Je le suis aussi !
Un concert c’est hyper étrange quand on y pense. Toute cette attention sur moi, chelou non ? À la fois ça m’attire et à la fois ça me repousse.
Je suis un être d’ego comme tout le monde, et j’ai à la fois envie d’être reconnue —et c’est là ou ma blessure palpite- mais aussi envie de transmettre et partager en passant uniquement par le cœur, tout ça est très complexe.
Le conseil, du coup, c’est : faites une psychothérapie avant de commencer une carrière d’artiste ! (rires)
Je crois que le succès se situe sur ce que ton âme doit apprendre.
FKA Twigs par exemple, que j’admire profondément, a une belle notoriété, c’est sûrement ce dont elle a besoin pour évoluer, et cela est sûrement lié à son chemin de vie, à ses vies antérieures. Il y a des artistes mainstream, super sincères dans leur démarche et qui ont un beau succès, parce qu’ils ou elles sont prêt.e.s à vivre ça.
« Je crois que le succès se situe sur ce que ton âme doit apprendre. »
Mon âme à moi, ne serait ce que par les blessures que je transporte et que je guéris petit à petit, ne pourrait pas vivre le succès mondial. Je suis à la bonne place pour l’évolution de mon âme.
Je suis bélier, mon soleil est en maison 9, c’est la maison du voyage intérieur. C’est ça qui me donne de l’énergie et de la vérité. Je suis dans ma vérité à partir du moment où j’ai de la spiritualité autour de moi.
Désoriental : Nous avons parlé de ton âme, parlons de ton corps. Quelles sont les significations de tes tatouages berbères ?
Flèche Love : C’est très difficile de trouver des références sur les tatouages berbères car il s’agit d’une tradition orale. J’ai fait beaucoup de recherches, notamment grâce au livre iconique de Loretta et Félix Leu, Berber Tattooing.
En Algérie, les tatouages ne sont que des restes de la culture berbère. Des prénoms berbères y sont encore interdits … La dernière femme tatouée dans ma famille, c’était mon arrière-grand-mère. Elle n’a pas eu le choix, c’était des tatouages obligatoires pour se marier.
J’avais besoin de prendre le bon côté du tatouage, aller protéger et guérir ce côté conservateur qui ne m’a pas donné envie avec ses obligations, et plutôt prendre le côté magique de tout ça et me relier aux autres femmes de ma lignée.
Le symbole tatoué sur mon cou, je l’ai trouvé sur un vieux livre d’ethnologie, mais je n’en connais pas le sens. Là, ça symbolise un squelette de serpent pour la fertilité, ici, une grenouille symbole de la magicienne. Avec mon compagnon, on a tous les deux le même tatouage cosmique “nejma” (étoile, ndlr).
Je glane des informations à droite à gauche parce que là-bas, c’est tabou. Ma grand-mère ne comprend pas d’ailleurs : “mais what the fuck, moi j’ai pu sortir de ça et toi tu te remets dedans ?!” (rires)
Guy, mon tatoueur, tatoue surtout des femmes, et moi j’aime beaucoup les gros traits alors que souvent c’est plutôt considéré comme masculin. Ma peau a fait grossir mes tatouages en cicatrisant. Je ne suis vraiment pas minutieuse ou précieuse, je suis plutôt une fonceuse pas très subtile ! (rires)
Désoriental : Tu travailles beaucoup tes poses, la danse, ton maquillage et ta coiffure sculpturaux, tes tatouages : le corps, quel véhicule c’est pour toi ?
Flèche Love : J’apprends en ce moment à rentrer dans mon corps. Je suis beauuuucoup dans ma tête ! Le corps je l’ai beaucoup subi.
C’est ce corps qui fait que tu te fais harceler et agresser dans la rue, là où les tatouages m’aident, me protègent et me positionnent différemment.
Les gens vont moins me faire chier, ils se diront que je suis une “méchante”.
Le corps c’est assez compliqué pour moi. Mon visage, c’est une expérience difficile aussi, ça m’a beaucoup travaillée quand j’étais enfant, je me sentais enfermée dans ce corps, ce visage que je n’avais pas choisis.
J’ai dû faire un gros travail sur ce à quoi je ressemble et le fait que ce n’est qu’une façade extérieure, qui ne contient pas l’entièreté de mon être. La peau ne pourrait pas tout contenir, c’est juste une barrière faite de cellules.
J’adore les vêtements et la danse, ça me permet de re-rentrer dans mon corps. J’ai la Lune en Gémeaux, je suis beaucoup dans l’intellect !
Les artistes que j’ai admiré.e.s plus jeune, je ne savais pas grand chose de leurs doutes et parfois, ça m’a fait sentir que je ne pouvais pas devenir artiste. À l’époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux, les artistes étaient plus secrets. Je partage toutes ces choses assez intimes aussi pour que tout le monde puisse se dire qu’ils et elles peuvent aussi s’exprimer artistiquement, même en étant traversé.e.s par des choses intenses, même en doutant.
Rendez-vous sur Instagram pour retrouver :
- l’univers intérieur de Flèche Love
- le gaze féminin de Giulia Frigieri
- l’upcycling beldi de Kasbah Kosmic
- les bold make-up looks de Marie Dune
#TRENDING : la playlist de Flèche Love
Flèche Love nous partage un peu de sa sensibilité avec cette playlist de 15 titres, du son d’orient et d’occident, d’hier et d’aujourd’hui.
1. Comet, de Sevdaliza
"Darling, you're all of the sun
All of the lights
Always too much
So why is it that you're never enough
You're never enough?"
Ces mots résonnent très fort. Je suis infiniment touchée par Sevdaliza, par sa musique, sa vision, son chemin spirituel. C’est son être tout entier qui transpire dans sa musique.
2. Nature, de Mentrix
J’ai découvert cette artiste il n’y a pas si longtemps, j’ai été super touchée par son travail, la musique, l’univers esthétique. Je suis très touchée par les artistes 360 degrés, celles et ceux qui lient musique et visuel et Mentrix est de cette trempe.
3. We Daret el ayam, d’Oum Kalthoum
Oum Kalthoum, c’est la Voix du monde arabe. Le jour de sa mort des milliers d’Egyptiens ont porté son cercueil, c’était un trait d’union entre les arabes. Une femme qui a été sanctifiée, c’est est assez rare pour être souligné !
4. Mon Amie la rose, de Natacha Atlas
Je sais que cette chanson n’est pas de Natacha Atlas, mais cette version me laisse un goût de loukoum dans la bouche.
C’est une madeleine de Proust. Elle me rappelle mon enfance, l’orient qui passe son visage par la fenêtre. L’orient qui dit bonjour à la France. On connaît bien les conséquences désastreuses de la colonisation, cette chanson à un goût aigre-doux. L’espoir qu’un jour les choses aillent mieux.
5. Ya Rayah, de Rachid Taha
Impossible pour moi de ne pas mettre Rachid Taha dans cette playlist. J’ai eu la chance de le rencontrer trois mois avant sa mort, il est venu me voir en concert.
C’est fou même de l’écrire. Je ressens tant de gratitude. Nous avons même eu la possibilité d’enregistrer un duo. Pour l’algérienne que je suis, c’est un honneur d’avoir pu le rencontrer et échanger. Mon enfant intérieur vibre très fort 🙂
6. Indigo night, de Tamino
La voix de Tamino est incroyable, il est d’origine égyptienne. Sa voix est une rivière qui lie l’orient et l’occident. Il y a dans ses mots, une mélancolie folle qui coule sur la mélodie. Je suis admirative de sa voix, de sa technique. Il est d’une beauté troublante. Une beauté qui transcende le genre. Il y a quelque chose de froid et de chaud, sa voix palpite mais son physique, lui, reste de marbre tel une statue grecque.
7. Hexaphobia, de Bu Nasser Touffar
J’ai encore beaucoup de lacunes en musique arabe. J’ai découvert ce groupe en faisant des recherches sur la musique indépendante arabe. C’est un groupe libanais de hip-hop très engagé. L’un de mes grands rêves serait de parler arabe un jour, j’y travaille.
8. Zikr, de Kudsi & Suleyman Erguner
Ils partagent le même sang, la famille Erguner fait chanter le ney comme personne. Cette musique est la voie la plus rapide pour rejoindre mon âme. C’est un voyage au cœur de soi.
9. Un Soupir éternel, de Dhafer Youssef
Rûmi est dans cette musique :
"Celui qui m'a amené ici, devra me ramener chez moi."
Comment revenir chez soi après la transe ?
Y-a-t-il un chez soi ?
Il est impossible de ne pas avoir laissé un peu de soi dans cette musique et d’ y avoir aussi pris quelque chose.
Dhafer Youssef est un alchimiste, l’écouter, le sentir est une expérience mystique.
10. Nouh el hamam, de Maryam Saleh
Maryam marie la musique dite “moderne”, les sonorités rock avec la musique arabe plus traditionnelle.
Il y a dans sa voix des éraflures qui laissent passer la lumière.
C’est fragile et c’est ça qui est touchant.
11. Habib Galbi, d’A-WA
J’ai découvert A-WA il y a quelques années et j’ai tout de suite été séduite par les sonorités, les voix, les harmonies.
Je trouve qu’il y a quelque chose de fort symboliquement : elles sont juives, arabes nées au Yémen. Elles portent en leur sein, la promesse d’un monde meilleur,
un monde où les humains comprendront enfin qu’ils et elles sont toutes et tous reliés les un.e.s aux autres.
12. Eski Tüfek, de Gaye Su Akyol
Un petit voyage en Turquie s’impose. L’Orient étend ses bras et ce jusqu’en Turquie.
Je suis une grande fan de Gaye Su Akyol. J’aime sa voix grave, son originalité à la fois classique et innovante. Hors des modes et des tendances, elle fait la musique qui connecte avec son cœur. Un mélange de musique traditionnelle turque, de musique psychédélique et rétro.
13. Helvegen, de Wardruna
On quitte l’Orient pour la fin de la playlist et on rejoint les pays nordiques. Je suis très touchée par la musique nordique. il y a dans la musique de Wardruna, une vibration particulière, presque chamanique. J’adorerai les voir en live.
14. Keep the streets empty for me, de Fever Ray
J’admire cette artiste, j’admire son audace, la puissance et la force de sa musique. Ça vient des tripes. Il doit y avoir un endroit en son for intérieur, d’où jaillit cette voix qui n’est pas tout à fait humaine.
15. Gnosienne No 3, d’Erik Satie
Il n’y a pas de meilleure musique pour finir cette pérégrination musicale.
C’est un repère pour moi, un endroit où je peux me réfugier. J’écris d’ailleurs en ce moment un livre et j’écris en écoutant en boucle la musique de Monsieur Satie.
Sa musique est tellement délicate, elle semble simple mais rien ne manque, tout est là dans un ordre parfait.