Cette semaine, deuxième édition de notre partenariat avec JUA & Co, la marketplace qui met en avant l’artisanat du monde entier et défend une consommation socialement responsable.
Cette fois-ci, on te fait découvrir la marque Eawest, lancée par Salvi, une créatrice franco-indienne née au Punjab.
Salvi baigne dans la culture du pays qu’elle a quitté alors qu’elle avait un an : elle parle punjabi avec ses parents, célèbre les différentes fêtes traditionnelles et grandit sur une B.O. de films en hindi. À chaque voyage en Inde pendant son enfance, Salvi reçoit de jolis bijoux et vêtements de sa grand-mère, mais ceux-ci sont trop festifs pour être portés une fois de retour en France.
Pour intégrer sa culture indienne à son quotidien français, elle part en quête de pièces qui peuvent se porter facilement au quotidien en France, et elle surcycle des bijoux traditionnels en leur ajoutant une french touch.
Eawest est né : une marque de mode qui fusionne les héritages indien et français, une rencontre entre l’Est et l’Ouest.
Salvi se fournit principalement auprès d’associations d’artisanes à Delhi qui ont pour but l’émancipation financière des femmes.
Jeu concours
Rendez-vous ce dimanche sur le compte Instagram de Désoriental pour tenter de gagner le modèle Rangeen (“beauté” en hindi, ndlr.), un châle tissé et brodé à la main, conçu par deux sœurs artisanes de la ville de Surat, qui développent des produits à partir de khadi.
le khadi : un peu d’histoire
Le châle Rangeen d’Eawest est fabriqué à partir de khadi, une étoffe indienne tissée-main à partir de soie, de coton ou de laine, elles-mêmes filées traditionnellement au rouet. Le khadi reste frais en été et tient chaud en hiver.
Au-delà de sa qualité et de ses propriétés, le khadi est un véritable emblème national et révolutionnaire : en Inde, on fête chaque 19 septembre le Khadi day !
Et pour cause, Gandhi avait utilisé le tissage du khadi au rouet comme un outil de résistance à l’occupation britannique :
“Si nous avions l’esprit khadi en nous, nous nous entourerions de simplicité dans tous les domaines de la vie”
disait Gandhi.
Pour lui, tisser le khadi soi-même était un moyen d’accéder à l’indépendance grâce au boycott des vêtements importés de Grande-Bretagne et à l’autosuffisance, mais aussi une voie pour se reconnecter à la tradition indienne, et une forme d’ascèse, de retour à l’essentiel.
Dans les années 1920, le rouet de Gandhi sera proposé comme élément d’un futur drapeau national. Il figure bien sur le drapeau indien aujourd’hui, mais représente cette fois-ci le rouet pacifiste du célèbre roi Ashoka, tout en gardant en deuxième lecture la symbolique du rouet de Gandhi.
Enfin, le drapeau indien ne peut légalement être fabriqué qu’à partir de khadi, c’est dire l’importance symbolique de ce tissu !