Cette semaine, on te fait regarder/écouter/goûter Bollywood en dehors des clichés avec : une playlist désorientale Bolly-Arab, une dose de fun facts sur l’industrie cinématographique indienne, et une session Netflix & Chill desi + un gros saladier de pop-corn au curcuma et au ghee en bonus, dont on te donne la recette ici 👇
Bollywood ?
Le cinéma indien est un cinéma résolument populaire : on ne va pas voir un film, on va vivre un film ! Historiquement, il est né de la tradition du théâtre religieux itinérant, représentant en dialogues, chants et danses les grandes épopées et cosmogonies hindoues contées dans le Ramayana et le Mahabharata. Le premier film (muet) indien sorti en 1913 mettait en images le récit mythologique du roi Harishchandra.
Des années 1950 aux années 1970, le cinéma devient un outil d’unification nationale avec la prépondérance des films en hindi, et une arme de soft power à l’international, avec des blockbusters à gros budgets —d’où le nom de Bollywood, contraction de Bombay (aujourd’hui Mumbai) et d’Hollywood.
On parle alors de “masala movies” (signifiant “mélange” dans plusieurs langues sud-asiatiques, dont le hindi), pour décrire le mix unique et efficace de drame social, d’action, de romance, de comédie, de musique et de danses 🙌.
Deux évolutions majeures du cinéma bollywoodien ont eu lieu depuis : la représentation croissante des diasporas indiennes dans les années 1990, et le développement du cinéma indépendant à partir des années 2000.
On parle beaucoup de Bollywood mais il y a d’autres industries cinématographiques en Inde, chacune couvrant une langue différente. Juste après Bollywood qui représente la langue hindi, c’est Kollywood (Kodambakkam + Hollywood), l’industrie tamoule, qui produit le plus de films. Il y a en tout une quinzaine d’industries régionales, dont Tollywood, Jolliwood, Mollywood ou encore Sandalwood.
Bolly-Arab vibes
Chose promise, chose due : voici La Bolly-Arab Plilist.
C’est fou ce mélange musical et cet intérêt culturel mutuel …
Coïncidence ? On ne croit pas, et l’ethnologue libanaise Nemesis Srour non plus !
Cette chercheuse s’est demandée pourquoi le cinéma hindi était si présent et apprécié dans le monde arabophone.
Et non seulement elle a trouvé des réponses à cette question, mais elle a aussi trouvé dans le sujet “Bollywood et le monde arabe” une opportunité d’explorer un regard étranger non colonial, ni européen ni nord-américain, sur le monde arabe.
Elle a enquêté sur l’imaginaire indien autour du monde arabophone, et sur l’évolution des réseaux de distribution des films indien au Liban, en Egypte et à Dubaï de 1950 à nos jours. On trouve certains de ses travaux de recherche ici et ici.
Un cas d’école “Suds-Suds” assez unique pour le souligner, un pas de côté qui l’a aidé, en tant que libanaise, à détricoter un peu plus la présentation monolithique du monde arabophone à laquelle elle est habituée.
Bollywood, Netflix and Chill
Last but not least, une sélection de trois films et séries produit.e.s à Bollywood, qu’on te recommande les yeux fermés :
- Un classique de chez classique, dure 3 heures avec intermission au milieu, avec des chansons, des danses, Sharukh Khan et plein de petits détails 90’s dedans : Kuch kuch hota hai
- Un drame social contemporain : Le Tigre blanc
- Une série drôle et inspirante sur et avec la créatrice de mode caribéenne et indienne Masaba Gupta : Masaba Masaba
+ Bonus : une recette de pop-corn au ghee et au curcuma pour accompagner ces heures de visionnage :
Recette : Popcorn désoriental au curcuma et au ghee
Ingrédients :
- 3 cs de ghee
- 1 cc curcuma
- 1 cc sel
- 50g de maïs (un verre)
Contrairement au beurre, le ghee est très digeste car il ne contient pas de lactose, et il se conserve plusieurs mois à température ambiante. Il est très simple à préparer soi-même (il suffit de faire fondre le beurre à feu doux, d’enlever le dépôt au-dessus, puis de filtrer le beurre dans un récipient), mais on le trouve aussi tout prêt en épicerie sud-asiatique ou bio de plus en plus.
Etapes :
- Faire fondre le ghee dans la casserole.
- Ajouter le curcuma.
- Quand le ghee est chaud (à feu fort —le ghee ne brûle qu’à 210°), ajouter les grains de maïs.
- Recouvrir la casserole.
- Quand le maïs commence à éclater, remuer la casserole pendant environ 3 minutes, jusqu’à ce que les bruits des grains de maïs qui éclatent s’espacent.
- Saler et savourer chaud !