Cette semaine, on te parle de la “petite fête”, qui célèbre la fin du mois de jeûne du ramadan.
On parle de “petite fête” par opposition à la “grande fête », l’Aïd-el-adha, qui a lieu environ deux mois plus tard et qui célèbre l’épisode biblique du sacrifice d’Isaac par Abraham et marque aussi la fin du pèlerinage à La Mecque.
En France, on connaît davantage les traditions musulmanes nord-africaines du fait de notre histoire coloniale, mais cette fête est célébrée dans de nombreuses cultures.
Selon le pays on l’appelle Aïd-el-sghir, Seker Bayram, Eid-ul-fitr, Korité, Lebaran, Sallah, Seli fitini, Hari Raya Puasa, …
La petite fête est célébrée par près d’un quart de la population mondiale, dont la majorité en Asie et seulement 20% dans le monde arabe*, un chiffre qu’il est bon de rappeler pour ne pas confondre ces deux appartenances, culturelle et religieuse !
*source : Nation Masters
du spiritual love
Après un mois d’ascèse et de reset physique et spirituel, une nouvelle lune apparaît et on se retrouve le temps d’une journée ou plus, pour partager : des bons petits plats, des sucreries, des cadeaux et des sous pour les enfants, des accolades de réconciliation et des moments de spiritualité.
La journée s’ouvre avec une prière collective (modulo le covid) et on se pare de ses plus beaux vêtements de fête : on porte un sagnsé, un sareng, un qamis, une djellaba, un salwar kameez, une kurta, … Parfois on se fait de jolis tatouages au henné sur les mains.
On s’acquitte d’une aumône obligatoire (et davantage si l’on veut) envers les personnes qui en ont besoin. Selon les traditions, on peut aussi rendre visite à ses défunt.e.s.
On ouvre ses portes à la famille, aux ami.e.s, ses voisines et voisins, musulman.e.s ou non : le mot d’ordre est le partage !
du pain …
Il y a des plats que l’on prépare plus particulièrement pour cette fête, des douceurs aussi, comme le lakh au Sénégal, le kue lapis legit en Indonésie, le maamoul au Maroc, ou le kleichas en Irak notamment, …
La cheffe libano-syrienne Anissa Helou a tenté de rassembler dans son livre Feast : Food of the islamic world, les plats-signature de divers pays musulmans ou à majorité musulmane. Un très bel ouvrage même si on déplore la surreprésentation ou au contraire le manque de représentation de certains pays, ainsi qu’un déficit de photos.
… et des jeux !
Les festivités se poursuivent, selon la culture, avec de bons moments en famille, des pique-nique, des jeux, des pétards, des spectacles, des fêtes foraines.
On retrouve de belles ambiances de l’Aïd-el-fitr et du mois de ramadan à travers le monde dans cette série de photographies du National Geographic.
Parmi les traditions les plus originales de la fête de fin du ramadan, il y a :
- les durbar, parades équestres des Haoussas musulmans au Nigéria,
- les beduk tabkir, des invocations islamiques scandées collectivement au rythme du beduk, une percussion indonésienne qui ressemble au taiko japonais,
- ou encore le tokhm-jangi, un jeu afghan qui consiste à peindre des dizaines d’œufs en famille, et à voir les pères de famille s’affronter dans un duel de précision qui consiste à tenter de casser l’œuf de l’autre sans casser le sien.
joyeuse « petite fête » … en malais !
Pour finir en beauté, finissons en musique avec ce titre de la chanteuse pop singapourienne Rahima :