Cette semaine, on parle art et Web 3.0 !
Le Web 3 point quoi ?? Avant-propos pour toute personne née dans le précédent millénaire : le Web3, c’est le petit-enfant du web 1.0 de jadis, naguère, autrefois : une grande base d’informations statiques diffusées à l’échelle mondiale. Le web 2.0 a amené la participation, le coté social, mais au prix d’une forte centralisation avec les GAFAM. Et le web 3.0, la dernière version d’internet, promet d’être plus décentralisée et de mieux protéger nos données (avec la blockchain), elle est aussi apprenante, générative (avec l’intelligence artificielle) et immersive (avec la réalité virtuelle et -peut-être- le metaverse), réinventant tout particulièrement le domaine de la création.
Sans entrer dans des explications trop techniques, tu peux retenir que collectionner de l’art dans le Web3, c’est presque comme collectionner de l’art dans la vraie vie : on est seul.e propriétaire de l’œuvre, celle-ci est traçable et certifiée, et l’œuvre a aussi une valeur d’échange, presque aussi sûre que la monnaie. Une nouvelle manne, une source de reconnaissance et un vaste terrain de jeu pour les artistes numériques !
Ceci étant dit, voici quatre coups de cœur désorientaux pour plonger dans les imaginaires rétrofuturistes et diasporiques 3.0 de l’Asie du Sud à l’Afrique du Nord-Ouest.
◆◆◆ Maroc ◆ l’univers Berberos de Mehdi Ayache
Le designer marocain qui évolue entre Bali, Hong Kong, Dubai et Casablanca a développé tout un monde fictionnel : les items du projet Berberos sont le catalogue d’une forme d’”archéologie du futur”. Le point de départ de l’histoire : la découverte du peuple MAZGHN dans le metaverse. Ici, un crâne avec ses houchem et ornements. Cette collection NFT a vocation à alimenter plusieurs projets narratifs et artistiques qui rendent hommage aux héritages amazigh de l’artiste.
crédits : Mehdi Ayache
◆◆◆ Iran ◆ le CarpETHereum de Mazyar Kamkar & Reza Vojdani
Le duo iranien représente le logo en diamant d’Ethereum (l’une des principales plateformes technologiques de blockchain, cryptomonnaie et autres applications ouvertes 3.0), dans l’habillage d’un ancestral tapis kashan. Une manière d’exprimer leur double culture : persane et artisanale, globalisée et technologique. (Les trois NFT de cette série ont déjà été vendus sur la plateforme Emergeast.)
crédits : M. Kamkar et R. Vojdani
◆◆◆ Soudan ◆ le “réalisme magique” de Rayan Elnayal
On aime l’étrangeté onirique, les symboles ésotériques, le collage et les références au temps dans le “réel magique” de la britanno-soudanaise Rayan Elnayal, qui n’est pas sans rappeler le surréalisme de Dali. Dans les perspectives et l’utilisation du décor, on devine la déformation professionnelle de l’artiste, ex-architecte.
crédits : Rayan Elnayal
◆◆◆ Inde ◆ le Raniverse de Vidya Vinnakota
L’artiste étatsunienne-indienne célèbre le féminin puissant avec sa série NFT animée de « crypto ranis » ou “reines crypto”. Avec ces images qui empruntent à ses racines desi et à son environnement tech de San Francisco, elle veut amener une représentation plus diverse et sorore des femmes.
crédits : Vabyvel